Appel à la raison et à la défense de notre Etat de droit
En ces temps où l'État de droit est de plus en plus mis à l'épreuve, il est impératif de rappeler quelques vérités fondamentales.
La condamnation de Marine Le Pen, met en lumière une stratégie malsaine et grandissante au sein de certaines sphères politiques.
La réalité est pourtant simple et incontestable : Marine Le Pen et certains élus du Rassemblement National, ont été impliqués dans un scandale de fraude massive liée à l’utilisation d'emplois fictifs d'assistants parlementaires. Le parquet a retenu la charge de détournement de fonds publics, à hauteur de 4,1 millions d'euros. Cette condamnation, qui a conduit à l'inéligibilité avec exécution provisoire ne résulte pas d'une volonté politique du magistrat, mais d’une loi votée par le législateur. Il ne s'agit en aucun cas d'une "justice d'exception", comme certains responsables politiques voudraient le faire croire avec la complicité de certains médias.
Si Marine Le Pen se trouve aujourd’hui dans cette situation, c’est uniquement en raison de ses propres actes et de son refus constant de reconnaître ses fautes d’où un risque de récidive évalué par les juges. Si la critique d’une décision de justice est de droit, et si l'on peut exiger une justice plus rapide pour l'ensemble des justiciables, les attaques contre les magistrats, qui mettent en œuvre l’Etat de droit, sont inadmissibles.
Le RN et ses alliés tentent aujourd’hui de faire appel à une prétendue voix du peuple pour échapper à la sanction légitime de faits condamnables et répréhensibles.
Or, les Françaises et les Français ont toujours exprimé leur volonté d’avoir une justice implacable vis-à-vis des fraudeurs, des élus malhonnêtes et des menteurs invétérés. Le besoin de justice, de transparence et de responsabilité est bien présent dans notre peuple. Le vote des lois de transparence, comme les lois "Sapin" et les réformes sur la moralisation de la vie publique, ont été des réponses à une exigence populaire : celle d'une justice égale pour tous, sans privilèges. La condamnation de Marine Le Pen n’est que le reflet de cette exigence légitime des citoyens : l’impunité n’a pas sa place en politique.
En ces temps où la remise en cause de notre État de droit devient une stratégie politique pour certains, soyons nombreux à défendre l’intégrité de nos institutions et à préserver nos magistrats.
Personne n’est au-dessus de la loi, pas même ceux qui prétendent la faire ou la défaire.
Rappelons aussi que notre arsenal juridique est bien fait puisqu’il permet des voies de recours pour se défendre. À ce jour, Marine Le Pen est toujours députée et a pu faire appel de la décision rendue en Première instance.
Rappelons haut et fort, que la justice doit être indépendante, impartiale et égale pour tous. C’est ainsi que nous préserverons la République et que nous continuerons à œuvrer pour une démocratie plus juste et plus transparente.
À ceux qui remettent en cause l’intégrité de nos institutions, à ceux qui osent prétendre que la justice est partisane, rappelons-leur que l’État de droit n’est pas une option. Il est notre bouclier contre l’arbitraire et la corruption, il est ce qui fait notre démocratie. En dénigrant la justice, c’est la démocratie elle-même que l’on met en péril.

Cécile Rilhac, Présidente de En commun! et les membres de En Commun!
Sacha Courtial, membre du bureau exécutif de Volt France et les membres de Volt France
Stella Dupont, députée du Maine et Loire
Jean-Michel Goustour, Président de l’association Progressistes LGBT+
Belkhir Belhadad, député de Moselle
Eric Bothorel, député d’Ille-et-Vilaine
Joel Giraud, ancien ministre
Nadia Hai, ancienne ministre
Audrey Lebeau-Livé, porte-parole de En commun !
Michèle Peyron , ancienne députée de Seine et Marne
Jean-Christophe Poulet, maire de Bessancourt (95)
Stéphane Travert, député de la Manche
David Valence, conseiller régional du Grand Est, ancien député