▶️ La manière dont le gouvernement propose d'allonger le délai de carence pour les fonctionnaires présente les agents publics comme des « profiteurs du système ». La réalité, c’est que le gouvernement veut faire des économies sans l’assumer. 1/8
▶️ Absences maladie : l’approche culpabilisatrice du gouvernement, qui incrimine les fonctionnaires, est éloignée des données réelles, qui appellent à beaucoup de nuances. 2/8
▶️ D'après l'IGAS, les caractéristiques des agents (âge, sexe, état de santé) et de leurs emplois (type de contrat, CSP, diplôme) exposent davantage la fonction publique aux absences maladie que le secteur privé. 3/8
▶️ Dans le secteur privé, le délai de carence est souvent couvert par l’entreprise grâce à une convention collective, un accord de branche ou un accord d’entreprise. Vouloir « rapprocher » le public du privé est donc un non sens. 4/8
▶️ D’après la DRESS, les salariés couverts pendant le délai de carence prennent presque autant d’arrêts que ceux sans couverture, mais ils s’arrêtent en moyenne deux jours de moins par an. Allonger le délai de carence rallongerait donc la durée des arrêts. 5/8
▶️ Les absences maladie augmentent dans le public et le privé. Elles augmentent aussi ailleurs en Europe. Il serait intéressant d’analyser les causes de ces évolutions, tout comme d’analyser les disparités entre les collectivités ou les établissements publics afin d’y remédier. 6/8
▶️ Pour attirer des compétences dans les fonctions publiques - soignants, profs, AESH, secrétaires de mairie… - il ne semble pas judicieux d’ainsi les stigmatiser. Je pense qu’il serait plus pertinent de renforcer la formation managériale des cadres, par exemple. 7/8
▶️ En définitive, il ne faut pas tomber dans la facilité en jetant le discrédit sur tous les fonctionnaires. Avant de prendre des mesures, il conviendrait de poser un diagnostic commun avec les partenaires sociaux, et bien entendu, de contrôler et lutter contre les abus. 8/8