L’édito de la présidente – Septembre 2024

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Rendre l’alternative à gauche désirable, un enjeu capital pour la prochaine présidentielle.

C’est un fait, l’extrême droite s’impose de plus en plus en France comme un arbitre de la vie politique. Les raisons sont nombreuses mais on peut probablement, sans trop se tromper, les résumer par un sentiment de relégation d’une partie croissante de la population, le manque d’espoir dans l’avenir et une défiance envers la classe politique comme pouvant apporter une réponse à leurs besoins. 

Face à cela la réponse de la classe politique est inadaptée et un peu désespérante. Alors que l’ancienne majorité présidentielle continue une évolution vers un positionnement de plus en plus à droite en s’alliant avec la droite républicaine, la gauche au sein du NFP continue de son côté à suivre une ligne dure et maximaliste portée par Jean-Luc Mélenchon.

Or cette ligne fait peur à ceux qui pourraient voter pour une alternative à gauche, tous ceux qui ne sont pas des militants mais qui croient qu’une politique fondée sur un socle social et écologique, ancrée dans la réalité et prenant en compte les défis auxquels nous sommes confrontés y compris les crises géopolitiques et migratoires, est possible et souhaitable. Toutes ces personnes se désespèrent de voir des leaders de gauche incapables de travailler à des compromis politiques avec des partenaires, se réfugiant derrière un programme impossible à appliquer pour surtout éviter de prendre la responsabilité de tenter de relever et rassembler un pays qui en a tant besoin. Qui ne veulent gouverner que seuls, donc qui ne veulent pas gouverner vu la composition actuelle de l’Assemblée nationale, en misant sur l’échec du gouvernement pour s’imposer comme l’alternative.

Le problème c’est qu’en perpétuant ce comportement, la gauche ne fait que laisser le champ libre à une extrême droite qui, malgré quelques bourdes pendant les dernières législatives, continue son processus de normalisation. Le fameux « eux on ne les a pas encore essayés » se répand, encore et encore. Sans alternative crédible, il ne reste plus que le parti de Marine Le Pen.

Nous n’avons donc pas le choix. Réussir à construire une alternative à gauche qui soit désirable est un impératif pour ne pas jeter la France dans les bras de l’extrême-droite.

En Commun! est depuis sa création un parti qui travaille à créer des ponts entre celles et ceux qui, du centre gauche et de la gauche, considèrent que le changement dans notre pays sera porté par des femmes et des hommes qui placent l’intérêt du pays au-dessus de l’intérêt des partis. Qui pensent profondément que la gauche, humaniste et progressiste, doit sortir des anathèmes et accepter de s’ouvrir et de construire des compromis. Avec un parlement balkanisé et l’extrême droite aux portes du pouvoir, il n’y a pas d’autre chemin que la responsabilité. 

Alors travaillons tous ensemble. Et vite.

Barbara Pompili, septembre 2024